vendredi 28 octobre 2011

L'E(s)C(hat)OLOGIE en question

Nous serions tous des pécheurs !
      Certains le savaient déjà sans doute - moi en premier lieu -, mais c'est l'objet du péché qui est plutôt surprenant. Cet objet ? La dégradation de l'environnement dans lequel nous vivons, la (sur)consommation de ses ressources, mais encore l'attitude passive que nous aurions face à l'urgence, celle de réparer tous nos méfaits ! Tout est dit.

L'écologie, année zéro :
      Loin de vouloir faire une grande genèse de l'écologie, s'attarder sur l'épistémologie, la naissance du terme ou encore la biographie de l'instigateur dudit terme, le but est d'identifier à quel moment et comment les mouvements écologistes (écolos pour les intimes ou autres détracteurs) ont pris une teinte politique.
C'est d'abord dans les années 60 aux USA que les tout premiers mouvements écologistes apparaissent. Il s'agit alors pour la plupart de mouvements dits "antinucléaires", qui militent contre les dangers que représentent l'utilisation des technologies nucléaires pour la production des énergies. D'ailleurs pour la petite histoire, c'est en 1958, à l'occasion d'une manifestation contre une usine d'armement nucléaire, que le graphiste britannique crée le fameux logo Nuclear Desarmament repris ensuite par les hippies la décennie suivante et devenu Peace and Love. Dans les années 70 ensuite, Greenpeace se fait connaître en militant contre la chasse aux baleines. C'est aussi dans cette période que naissent les premiers partis politiques, comme le Mouvement d'écologie politique et les Verts. C'est la politisation des mouvements écologistes. L'écologie devient donc un enjeu politique, même pour des hommes politiques n'appartenant pas originellement à de tels mouvements.
      A ce stade, on peut dire qu'un sujet qui aurait pu être déjà exploité avant par les hommes politiques, va se détacher et s'autonomiser, donnant naissance à différents partis, pour encore mieux influencer les discours des hommes politiques. On se souvient des 20,86% de la liste Europe Écologie Les Verts menée par Daniel Cohn-Bendit (juste derrière l'UMP et de loin devant le PS), aux élections européennes de 2009. Ces mouvements et autres partis représentent donc un enjeu important avec lequel doivent composer les deux principaux partis. Ils transcendent le clivage gauche-droite en ayant le pouvoir de se rallier à celui des deux partis qui épousent le mieux leur pensée.

      Mais alors, quel rapport avec toute cette verve sur le péché, le fait que nous serions des pécheurs, que nous consommions, détériorions sans penser à panser les plaies que nous occasionnons ?

Pensée écologiste : abus de pouvoir ?
      Au début des années 70, un chimiste (James E. Lovelock) et une microbiologiste (Lynn Margulis) développent les théories Gaïa (du nom de la déesse grecque de la Terre), dont l'une des hypothèses repose sur le fait que la Terre serait une matière vivante. Elle n'est plus seulement conçue comme origine de la vie, mais comme un vrai organisme vivant qui réagirait aux différentes agressions extérieures. Donc l'être humain - tous autant que nous sommes donc - a un impact important sur son environnement, les climats, l'écosystème etc.
C'est une théorie utilisée par les mouvements écologistes, qui en abusent même. Dans les discours de ces parties, on a souvent le sentiment d'être pointé du doigt du simple fait d'être vivant, de respirer. Pascal Bruckner, qui a récemment écrit un livre sur le sujet, Le fanatisme de l'Apocalypse dit que l'homme est considéré comme reproduisant le péché originel. Le simple de fait de respirer fait de lui un meurtrier. En effet, comment oublier que nous respirons tous en inspirant de l'oxygène et en rejetant du dioxyde de carbone, dont les émissions ont les méfaits qu'on leur connaît.
Nous serions donc tous des criminels parce que nous respirons, parce que nous ne mangeons pas comme il le faudrait, ce qu'il faudrait... Et en plus, nous rejetons des déchets : 416 kilos annuels par habitant à  Lyon par exemple, 520 à Nantes et 600 à Bordeaux. De quoi blâmer ?
      Mais l'écologie tend de plus en plus vers l'eschatologie, l'annonce imminente de la fin du monde, des ressources. Les discours écologistes ont changé, du militantisme contre les des techniques jugées dangereuses, on est passé à du catastrophisme, de l'idéologie, on a pris conscience de ce pouvoir auprès des politiques pour le détourner, jusqu'à accuser maintenant les pays émergents de leur modes de production. Le problème néanmoins, est le fossé énorme qu'il y a entre l'ambition de ces mouvements et une réalité à laquelle ils devront faire face. Comment dire à quelqu'un vivant en Asie ou en Afrique "Eh bien maintenant, il va falloir rouler à vélo plutôt qu'en voiture.", alors même que l'achat d'une voiture représente sans doute pour celui-ci un des signes de sa réussite professionnelle ou personnelle ?

Des questions parmi d'autres à méditer.
Alors oui à l'écologie, mais non à une écologie mondialisée, uniforme à l'échelle globale, car assurément il faudra prendre en compte les particularismes de chaque région du monde.

      Enfant, on veut sauver le monde. Adulte, il serait temps de comprendre qu'on ne le peut pas car celui-ci n'est pas uniforme.

jeudi 8 septembre 2011

Polémique Sud-Radio : le politiquement correct, pour quoi faire ?

 
Les faits
"Sud Radio - Ouvrez-là !"
Du moins, jusqu'à ce que le CSA ait décidé de la leur fermer un petit peu. Le 22 août dernier, un auditeur intervenait sur la chaîne Sud-Radio, en tenant des propos antisémites à l'encontre de DSK, selon lesquels ce dernier aurait bénéficié du soutien financier des juifs dans l'affaire DSK - Nafissatou Diallo.
Mais là où le bas blesse, c'est que dans l'après-midi, Eric Mazet, qui anime "Liberté de parole", s'empare de ce qui était alors censé être un dérapage d'auditeur et en fait un sujet de débat : "DSK est-il soutenu par les juifs ? Venez vous exprimer dès maintenant !". La pomme de discorde est lancée. Alors que l'animateur ne se rend sans doute pas compte de la bourde qu'il vient de commettre, sans doute par manque de recul, dans les coulisses, on grince des dents.
Il ne s'en aura pas fallu plus de 48 heures...le CSA se réunit en assemblée plénière. La sanction tombe. La chaîne de radio est aussitôt mise en demeure. Tollé chez les animateurs de la station.
Pour autant, la chaîne n'en est pas à son premier dérapage, puisque dans une précédente émission, un autre auditeur tenait déjà des propos aussi doux, puisqu'il s'interrogeait sur la raison qui avait poussé "un homme comme" DSK à fréquenter une "négresse". C'est vrai, bon sang ! Il aurait pu trouver mieux ! A croire que certains prennent vraiment au pied de la lettre le slogan "Ouvrez-là !".

Le lobby en question
Le regard porté sur les lobbies diffère totalement selon qu'on se trouve en France ou aux Etats-Unis. Ce sont des organisations dont la but est de représenter et défendre les intérêts d'un groupe social ; mais en France, le terme recouvre une connotation plutôt négative. Cette conception française vient sans doute de son Histoire et notamment de la tradition rousseauiste, qui considère que la somme des intérêts particuliers ne crée pas un intérêt général cohérent. D'ailleurs la loi le Chapelier du 14 juin 1791 interdira tout type d'association à vocation corporatiste. En France, le lobby est l'ennemi juré de la démocratie. Mais aux Etats-Unis, l'Etat est considéré comme une entité pluraliste dont le gouvernement s'est construit par des groupes et factions. Sans compter enfin que la société civile américaine elle-même est très disparate originellement, du fait de vagues d'immigrés qui ont afflué d'Europe notamment. Ces immigrés, échappant à la répression dans leurs pays d'origine, n'ont pas souhaité bâtir un Etat fort, centralisé, à cause du traumatisme de la répression qu'ils avaient fui. Il fallait que chacun y trouve son compte, que les particularités de chaque communauté soient prises en compte dans ce nouvel Etat.
En ce qui concerne le lobby juif qu'a évoqué cet auditeur et l'animateur plus tard, on n'est pas sans ignorer que le plus important lobby juif, l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) a son siège aux Etats-Unis. C'est notamment l'AIPAC qui a fait pression sur Barack Obama lorsque le premier ministre Israëlien Benyamin Netanyahou a demandé à ce que la politique du président des Etats-Unis concernant la reconsidération des frontières entre Israël et Palestine soit revue.
S'il existe bel et bien un lobby juif en Amérique du Nord, ses préoccupations semblent néanmoins être plus politiques et diplomatiques. La question ayant engendré le débat sur cette radio n'était sans doute pas des plus pertinentes.

Le politiquement correct, dans quel but ?
Pratiquer la langue de bois, devoir taire certains sujets parce que sensibles, avoir des questions mais ne surtout pas les formuler à voix haute...qu'en est-il de la liberté d'expression alors ?
"La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" (DDHC, 1789).
Tout est dit. En individus doués de raison que nous sommes, parfois privilégier le politiquement correct est un signe de sagesse, c'est encore et surtout la preuve que nous sommes des hommes et des femmes conscients de vivre en société, un environnement où on n'est pas tenu de dire et faire ce qui nous passe par la tête, ce qui nous plaît, si nos propos ou actes portent atteinte à l'autre.
A bas tous ces héros ! Ceux qui disent tout haut, ce que nous pensons bas, et parfois ne pensons pas !

samedi 3 septembre 2011

Analyse d'une citation

"Qui vit sans folie n'est pas aussi sage qu'il le croit"
 
(La Rochefoucauld)
 
On a une opposition entre folie et sagesse, premièrement. Le verbe croire ici suppose la représentation fausse qu'on se fait sur une idée, en l'occurence, que la folie ne peut être signe de sagesse.
Considérons dans ce sujet la folie non pas en tant que pathologie, mais peut-être en tant qu'état d'esprit, mode vie, qu'une personne aurait choisi. Le sujet ici sous-entend qu'il y a une part de sagesse dans le fait d'être fou, de choisir de vivre avec folie. Mais revenons sur le mot folie. Il peut être envisagé dans divers domaines.

Dans une acception péjorative :
  • La folie de quelqu'un qui dépense énormément, sans compter, par opposition à la raison. C'est la folie du dilapidateur.
  • La folie de quelqu'un qui sort du commun, des sentiers battus. C'est la folie vue dans un sens péjoratif et presqu'accusateur, lorsqu'on dit par exemple à une personne "Mais t'es fou ! Ca va pas ?". C'est en fait une manière de lui dire "Mais comment oses-tu penser différemment de moi ?", "Qu'est-ce qui te donne le droit de penser comme ça, c'est hors du commun ce que tu dis !". C'est donc la folie d'une personne dont on ne partage pas les idées ou la façon de faire. On n'accepte finalement pas la différence de ce fou, de cette folle.
Dans une acception positive :
  • La folie de l'artiste, celui qui réussit à rendre intelligible son imagination, qu'elle devienne visible et accessible à tous. Même dans l'art abstrait où les oeuvres ne paraissent pas toujours explicites et intelligibles, l'audace est souvent saluée, et chacun peut y voir ce qu'il veut. Ce qui donne lieu à interprétations diverses. Le sentiment, l'état d'esprit qu'est la folie va donc se retrouver projeté dans le monde intelligible : un sentiment négatif va occasionner des créations suscitant des sentiments positifs, valorisés par la société.
 
Maintenat, deux mots sur le terme sagesse, qui dans la plupart des sociétés est valorisée. Dans beaucoup de sociétés, et c'est surtout visible en Afrique, la sagesse a un lien étroit avec l'âge. Tout cela suscite donc le respect de l'homme qui est sage, car il a beaucoup à apprendre aux plus jeunes.
Il y a donc une mauvaise et une bonne folie.
 
En conclusion, vivez avec folie, mais avec modération, et surtout, choisissez la BONNE folie.
Autres petites références (APR* - je ferai bientôt un lexique de mes abréviations) :
"Mais vous êtes fous !" tube du groupe de hip-hop des années 80 Benny B.
"Mieux vaut être fou avec tous, que sage tout seul"
"Je t'aime comme...un fou !"
Un enfant sage
 
Questions :
Quelle est la pire folie que tu aies faite ?
Quelle grande folie serais-tu prêt à faire ?

vendredi 2 septembre 2011

Les Fleurs du mal

Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine au rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.

A travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s'en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.

J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend l’œil plus clair et l'oreille plus fine !

J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ;
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !

La Fontaine de sang, Ch. Baudelaire

« Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir »

Le projet Bec Au-delà / The project Beak Beyond

Le projet Bec Au-delà est né de mon étonnement sur le monde. 


       Que nous prenions un verre avec quelques amis à l'extérieur ou que nous soyons tout bonnement en train de siroter un liquide douteux chez soi, on ne cesse jamais d'être en interaction avec son environnement, avec les autres. En effet, à l'heure où la plupart d'entre nous possède un ordinateur chez soi, plus besoin de sortir de ses quatre murs pour comprendre que le monde bouge ! Si l'ordinateur permet d'avoir accès à l'information presque de manière instantanée, les sites ou réseaux communautaires nous permettent de les partager à vitesse grand V avec nos amis, sans même avoir besoin de les convoquer pour un verre. L'information est abondante, le partage rapide, on en perd souvent l'essence.

L'idée de Bec Au-delà est de lever le panneau STOP à cette abondance d'informations.
Il s'agira de résumer, reprendre, analyser quelques sujets d'actualité, s'indigner, en débattre...
Il s'agira de rebondir sur des critiques, des réflexions faites sur un média (presse, vidéo etc)...
Il s'agira de proposer une réflexion sur la société, l'Homme, son environnement...
Il s'agira de partager quelques citations, poèmes, paragraphes d'un livre...

Mon Bec, au-delà de l'instantané, au-delà de ce qui fait l'Homme et son environnement.
Traiter de sujets variés.
Plus loin que le bout de mon nez.
 
Sans oublier le jeu de mots avec le nom de la célèbre artiste meneuse de revue Joséphine BAKER.

"Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre" (A. CAMUS)
Une invitation à arrêter d'être objet, de subir, de consommer passivement, et choisir d'être sujet, celui témoigne, réfléchit. Faute de ne pouvoir agir sur tout, essayons de comprendre l'essentiel.
 
 

The project Beak Beyond has borned from my great amazement of the world.

 

      Whether we are having a drink outside with some friends or we just prefer staying home sipping some doubtful liquid, we never stop being in contact with our environment and other people. Indeed, nowadays since most of us owns a laptop, no need to leave home anymore to understand that world is moving up! Although, the laptop permits us to access snapshot information, websites and social networks permit us to share them at full speed, without needing to call a meeting with friends for a drink. Information is extensive, the sharing goes fast, and all this is such as, sometimes, we just do not know where the core is.
 
The idea of Beak Beyond is raising the sign STOP to this abundance of information.
It will be about focusing back on a few topical issues, summarizing and analyzing them, getting indignant, debating…
It will be about starting up criticisms again or thoughts tackled in media (press, video etc)…
It will be about making reflections about the society, the mankind and his environment…
It will be about sharing some quotations, poems, parts of a book…
 
My Beak, beyond the snapshot information, beyond everything that makes mankind and his environment.
It is about various topics.
Further than the end of your nose.
 
There is also a pun with the name of the famous artist captain of cabaret Josephine BAKER.
 
"There is a time to live and a time to show to live" (Albert CAMUS).
A call for stopping being an object, stop suffering the life, stop consuming passively and start being the subject, the one who shows, the one who thinks. Since we cannot be part of the ones who act, so let us try to understand the core of things.